la maladie de Von Hippel-Lindau (vhl)
La maladie de von Hippel-Lindau (VHL) est une affection génétique rare qui touche environ 1 personne sur 36 000 à la naissance. En France, environ 600 familles sont recensées et plus de 900 patients actuellement suivis. Cette pathologie est la principale cause de cancer du rein héréditaire et constitue un modèle pour l’étude de l’angiogenèse tumorale. Elle touche aussi bien les hommes que les femmes.
manifestations cliniques
La maladie de VHL se caractérise par le développement de tumeurs bénignes ou malignes richement vascularisées affectant plusieurs organes :
- Système nerveux central : hémangioblastomes du cervelet et de la moelle.
- Yeux : hémangioblastomes de la rétine.
- Reins : carcinomes à cellules claires et kystes.
- Surrénales et chaînes paraganglionnaires : phéochromocytomes et paragangliomes.
- Pancréas : kystes et tumeurs neuroendocrines.
- Oreilles : tumeurs du sac endolymphatique.
- Organes génitaux : kystes de l’épididyme chez l’homme et kystes du ligament large chez la femme.
Les manifestations cliniques apparaissent souvent dès l’enfance ou à l’âge adulte jeune. Les tumeurs rénales touchent environ 50 à 75 % des patients, souvent de manière bilatérale.
À VOTRE ÉCOUTE
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SUIVI
Recommandations de suivi en cas de mutation constitutionnelle du gène VHL :
À PARTIR DE L’ÂGE DE 5 ANS :
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À RENOUVELER TOUS LES ANS |
À PARTIR DE L’ÂGE DE 15 ANS :
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À RENOUVELER TOUS LES ANS |
À PARTIR DE L’ÂGE DE 18 ANS :
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Remarques :
- Chez l’homme, les kystes et cystadénomes de l’épididyme sont fréquents mais une échographie testiculaire n’est indiquée qu’en cas de symptômes.
- Chez la femme, il peut exister exceptionnellement des cystadénomes du ligament large qui sont généralement découverts sur l’imagerie abdominale. Des explorations complémentaires peuvent être nécessaires (échographie ou IRM pelvienne).
Traitement
Le suivi des patients atteints de VHL repose sur une surveillance régulière, adaptée à chaque organe concerné. Les méthodes de traitement incluent :
- Chirurgie conservatrice pour les tumeurs rénales de plus de 3 cm. C’est-à-dire retrait de la zone pathologique et préservation de la partie fonctionnelle de l’organe.
- Radiofréquence (destruction de la tumeur par échauffement) et cryothérapie (destruction de la tumeur par congélation) pour traiter localement les petites tumeurs rénales sans atteinte du territoire sain de l’organe
- Photocoagulation laser : utilisation pour les atteintes de la rétine
Embolisation : geste réalisé avant une chirurgie (essentiellement pour les hémangioblastomes du SNC) qui consiste à utiliser des coils (petites spirales métalliques) pour bloquer les vaisseaux sanguins qui alimentent la région hypervascularisée. En bloquant ces vaisseaux, la zone devient moins irriguée, ce qui diminue le risque de saignement lors de la chirurgie. - Belzutifan : traitement médicamenteux par voie orale en accès compassionnel actuellement. Une prise en charge pluridisciplinaire dans un centre expert PREDIR est fortement recommandée.
Une prise en charge pluridisciplinaire dans un centre expert PREDIR est fortement recommandée.
Maladie génétique
La maladie de VHL est due à des mutations constitutionnelles du gène suppresseur de tumeur VHL identifié en 1993, dont le rôle est capital dans la réponse tissulaire à l’hypoxie (baisse de l’oxygène) et notamment la mise en place de vaisseaux sanguins.
Des altérations acquises (c’est-à-dire siégeant uniquement au niveau tumoral) du gène VHL sont également à l’origine de la majorité des cancers du rein à cellules claires sporadiques (non héréditaires). Ces découvertes majeures ont ouvert la voie au développement de médicaments anti-angiogéniques qui ont transformé le traitement du cancer rénal évolué. De très nombreuses mutations du gène VHL ont été identifiées et ont conduit à la distinction de plusieurs types de maladie de VHL.
Le type 1 est caractérisé par un risque moindre de phéochromocytome et est habituellement associé à des délétions étendues (absence de la protéine VHL) ou des mutations conduisant à une protéine tronquée (protéine plus courte).
Le type 2 est associé à un risque prédominant de phéochromocytome et les mutations les plus fréquentes sont des substitutions (protéine de longueur normale mais non fonctionnelle). Le type 2B prédispose à l’ensemble des tumeurs de la maladie de VHL. Le type 2A se caractérise par un risque plus faible de cancer rénal. Enfin, le type 2C est associé uniquement à la survenue de phéochromocytomes.
Le dépistage génétique présymptomatique est proposé à partir de l’âge de 5 ans en cas de mutation familiale connue.
Partenaire
Partenaire : Association VHL France